Sincérité ou hypocrisie ?

Publié le par Charly...



Etes-vous de bonne humeur aujourd'hui ? Si l'on vous pose la question en début de matinée, alors que vous avez bien dormi, que vous êtes bien reposé, que vous vous sentez en bonne forme physique, que dans vos perspectives de la journée vous avez des projets intéressants qui vous tiennent à coeur, des rendez-vous prometteurs, bref, que vous attendez beaucoup des heures à venir et ce avec confiance, il est fort probable que vous répondiez « oh, oui, je suis d'excellente humeur ! ».

Maintenant si la même question vous était posée le soir après une journée remplie de déconvenues, par exemple une journée durant laquelle vous avez essuyé moult contrariétés fâcheuses, ou bien les personnes que vous avez rencontrées vous ont déçu, certaines vous ont accablé de reproches en tout genre, vous avez cassé, déchiré, sali, perdu, raté quelque chose, vous êtes arrivé en retard, vous ne vous êtes pas montré à la hauteur de ce qu'on attendait de vous, ou de ce que vous pensiez être capable de faire, bref, une de ces journées où rien ne vous réussit et dont vous diriez volontiers «  Ah, c'est pas le jour, on aurait mieux fait de ne pas se lever ! », alors là, il est quasiment certain que vous répondiez par la négative, voire sur un ton passablement agacé qui traduirait une colère contenue.

Et nous ne parlons ici que d'une journée. Nous avons omis volontairement le contexte de la semaine, du mois, de l'année, ou de la période claire ou sombre dans laquelle vous évoluez tant bien que mal.

Pour ce qui est du relationnel, il est évident qu'on apprécie être en compagnie de quelqu'un qui est de bonne humeur. Il rayonne. Son enthousiasme est contagieux. Il aborde chaque chose avec entrain, avec confiance. A son contact, on sourit spontanément, on est content pour lui alors qu'il n'y a aucune raison apparente. Il fait plaisir à voir.

Qu'en est-il à présent de celui qui est de mauvaise humeur, ou d'humeur maussade ? Si telle n'est pas son habitude, on reconnaîtra immédiatement qu'il n'est pas dans son état normal. Après plusieurs essais infructueux pour lui apporter un soutien quelconque, on ne tarde pas à tourner les talons le laissant dans son entêtement mais attendant un moment plus propice où il se montrera plus disposé. On évite ainsi qu'il en vienne à nous gâcher la journée insidieusement.

Plaçons-nous maintenant dans le rôle de celui dont on se demande s'il sera ou non une bonne compagnie, de par l'humeur qu'il affiche. Si nous allons bien, la question ne se pose pas. Mais dans le cas contraire, qu'allons-nous choisir – si tant est que l'on puisse choisir – de présenter comme apparence ? Pour certains, la sincérité prime avant tout. Si l'on ne va pas bien, on se doit d'être honnête envers les autres et envers soi-même. Faire comme si de rien n'était reviendrait à jouer les hypocrites et la conscience finirait par titiller. Si la personne en face est sincèrement intéressée elle s'en apercevra et agira en conséquence, en ayant des égards pour nous par exemple. Sinon, c'est qu'elle n'est qu'une relation parmi tant d'autres et non une amie véritable qui se soucie de nous.

Pour d'autres, c'est une question de politesse, d'éducation. On n'a pas à faire « payer » aux autres notre état morose, ils n'y sont pour rien. Ne pas afficher notre désarroi n'est pas de l'hypocrisie mais de la considération, de l'égard pour autrui, du respect. C'est ainsi qu'ils s'efforcent de laisser à la maison leur mauvaise mine et de paraître agréables. Personne n'a rien vu. D'ailleurs, ça ne les regarde pas.

Avant de nous offrir votre avis, je vous invite à découvrir et à lire, avec l'accord de l'auteur, ce blog intéressant avec l'article  « La bonne humeur est-elle une forme de politesse ? »

Après avoir lu ce texte, je pense que si je ne donne pas mon avis vous serez plus d'un à me le demander. Alors voilà, je pense que les deux arguments tiennent la route. Réponse de Normands allez-vous me dire. Je ne veux pas jouer les conciliateurs qui s'éviteraient de s'attirer les foudres des uns ou des autres, ce n'est pas mon genre. Je dis toujours ce que je pense, sauf lorsqu'une vérité n'est pas bonne à dire suivant les circonstances.

En fait, je crois qu'il est difficile de généraliser. Tout dépend des personnes que l'on a en face, de la gravité de notre problème, de notre sensibilité du moment, de notre maturité et du contexte ambiant. Parfois le souci sera si fort qu'il nous affectera en profondeur et qu'il sera très difficile de le dissimuler. Malgré nos efforts, il transparaîtra d'une façon ou d'une autre. On ne sera pas comme d'habitude. Ceux qui nous connaissent bien le remarqueront et les amis s'en inquièteront avec tact. Ils apprécieront notre maîtrise pour ne rien laisser paraître et ne pas les gêner, mais se sentiront poussés à nous offrir un quelconque soulagement, par amitié, par empathie. Pour ceux qui n'auront vu que du feu, ils n'en mesureront que davantage notre grandeur d'âme lorsqu'ils sauront par la suite, si tant est qu'ils finissent par l'apprendre, que tout n'allait pas si bien qu'il n'y paraissait.


Charly...

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F
Je reviens sur cet article charly parce que je me disais que finalement les gens réagissent parfoi bizarrement il vous demande si ça va sans même attendre la réponse parfois !!! mais aussi si tu dis que tout va bien et bien on te répond tant mieux mais quand tout va mal !!!!!! ça réjouit tu sais parfois nous nous permettons de juger une personne au premier abord pourtant il peut souffrir à cet instant et montrer un bien piètre image alors il faudrait prendre le temps de savoir dans quelle saison du coeur il se trouve ceci dit parfois on découvre avec le temps que cette personne n'a été que de passage dans votre vie pas sans raisons certes et chaque rencontre a son importance mais il faut aussi voir la réalité des choses ce monde ne sera jamais un monde de paix suprême ... Bises
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C
<br /> C'est vrai Fabienne, certaines personnes te demandent si ça va, par politesse et préfèrent que tu leur répondes que tout va bien. Leur politesse se cantonne à te montrer qu'ils se "soucient" de<br /> toi, même si ce n'est qu'en apparence. Alors autant que cela aille vraiment bien, sinon ils ne voudront pas approfondir et plus dure serait la réalité de leur indifférence. J'aime bien ton<br /> expression "la saison du coeur", c'est plein de poésie. Quant à dire que "ce monde ne sera jamais un monde de paix suprême", je suis d'accord avec toi tant que les conditions seront telles qu'elles<br /> sont actuellement. Il n'y a aucune raison pour que l'ambitieux égoïste et orgueilleux qui gagne bien sa vie se préocupe du pauvre qui souffre. Mais... les choses ne sauraient durer ainsi<br /> indéfiniment.<br /> Charly...<br /> <br /> <br />
B
je vais ecrire simplement ceci "hypocrisie" je le pense sincerement!
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C
<br /> Et là c'est de la sincérité.<br /> Charly...<br /> <br /> <br />
M
la question ne se pose pas. Je ne calcule pas ce que je suis ni ne suis capable de comédie...par contre je crois qu'il est plus facile à la base de juguler les écarts de tempérament, ainsi il n'y a jamais d'effort de façade à faire puisque rien de trop profond ne peut transparaîtreje ne dis pas qu'il faille être indifférent....nonmais ne pas se laisser envahir par ce qui ne va pas, et qui n'ira pas mieux en se morfondant, en ruminant, en trichant, en portant un masque ou en se voilant la faceje reviens souvent à l'équanimité, mais c'est bien de cela qu'il s'agit...par exemple avec les enfants, on ne peut pas tricher, il ressentent les émotionset pourtant il faut un peu tricher pour les protéger parfois,  d'inquiétudes inutiles...mais ça c'est mon maximumet je ne vois pas pourquoi je m'étalerais en justifications auprès de l'entourage, tout le monde a des hauts et des bas, mais personne ne veut voir les bas...on voudrait ne partager que le meilleur, c'est pas très beau ça...hein?!!et pourtant c'est aussi une façon de relativiser...à moins que ce ne soit superficiel?chacun y trouve son compte à cacher l'émotion...sauf l'émotion...hypocrite? non, fier ou pudique peut-êtreet puis on ne partage pas tout avec tout le monde...et puis on veut se montrer sous son meilleur jour...et puis on ne veut pas se plaindreoui toutes les raisons sont bonnes à invoquer pour avoir la politesse de ce mensonge, de cette figuration...sous couvert de dignité....chacun fait comme il le sent au cas par cas...quand je découvre a posteriori une souffrance cachée...je me dis que la personne a choisi de porter son fardeau seule, et qu'elle seule pouvait en prendre la décision....et quand on me reproche de laisser transparaître un désappointement ou une réticence, au péril de l'insouciance générale, (lol, que c'est édulcoré!!)et bien je fais en sorte de me rappeler de ne pas relever quand la situation sera inversée...il n'empêche qu'il est toujours de bon ton de se dire que tel ou tel comportement est le meilleur dans l'absolu ou de détailler les conditions d'applications de telle ou telle attitude...et ben moi, je (oui moi je) dis laissons faire la spontanéité, ouvrons nos coeurs et acceptons l'autre sans attentes...c'est tellement plus simple.bises nocturnes
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C
<br /> <br /> Oui, en théorie se morfondre n'arrange rien à<br /> l'affaire mais en pratique c'est une autre histoire. Quand les sentiments te prennent à la gorge pour ainsi dire, c'est difficile de s'en défaire. C'est vrai que personne ne veut voir les bas<br /> moments de l'existence, par contre on se repaît volontiers des bons hauts et délicieux instants. Préserver la bonne ambiance au détriment de nos soucis, c'est noble. De la tolérance oui, mais<br /> jusqu'à une certaine limite quand même. Trop, c'est trop. Commentaire bien réfléchi et bien nourri.<br /> Charly...<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
C
être plutôt  de bonne ou mauvaise humeur  sans doute une question de nature,  un rien contrarie   certains , un rien  réjouit  d'autres  , ensuite  les évènements  extérieurs  jouent  sans nul doute   un rôle  déclencheur  , alors exprimer  ou non sa mauvaise humeur , cela dépend  du degré de relation ,   inutile  de s 'épancher , voir impoli tesse ,indélicatesse,  quand on se connait peu ,  par contre aux intimes  pourquoi cacher ce qui ne va pas , dire soulage  et peut miraculeusement  faire  s'envoler la mauvaise  humeur  à une condition , ne jamais imposer  sa mauvaise humeur , la reconnaître , la dire l'avouer  mais ne pas   la faire subir  aux autres  ! pas  facile  !!!!!et puis  fuir  et ne jamais  poser la question "comment ça va?" à tous ceux qui de toute façon répondent  toujours :" mal" la bonne et la mauvaise humeur  sont  très  contagieuses alors  choisir son camp sans  s'interdire  le droit de temps  en temps de  déraper sinon on serait  parfait  et la perfection ça mets les autres  de mauvaise humeur   !!!!! lol !!!!!!bises chrystelyne
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C
<br /> Bonne analyse. Résumé juste. Réalisme palpable. Expérience... oh pardon ! Heu, tu sais de quoi tu parles. Tu reconnais que parfois ce n'est pas facile d'appliquer la théorie et les bons conseils.<br /> Mais, de grâce, ne dis pas que la perfection est à éviter sous peine d'en froisser quelques uns. Si c'est le cas, ce ne sont que des jaloux qui voient leurs faiblesses mises en avant par nos beaux<br /> efforts. Attention aux dérapages cependant, ils peuvent être non contrôlés...<br /> Charly...<br /> <br /> <br />
F
Il y a des gens toujours de mauvaises humeurs pourquoi va savoir !!! des gens jamais content et puis des gens qui savent tout gérer mais je pense aussi que c'est la vie qui fait ça et la personnalité certains galères quand d'autres on a l'impression que tout leur sourit mais vois tu on en oublie l'essentiel être de bonne humeur c'est quoi ? Que tout ailles bien ? Là en ce moment je suis en assoc au Burkina où règne énormément de misère et pourtant que de sourires !!! comme quoi !!!!!! Bisous csujet trés interressant dont on pourrait débattre bien longtemps
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C
<br /> C'est vrai ce que tu dis. Certains paraissent n'être jamais contents de leur sort, de ce qu'ils ont. Toujours insatisfaits à propos de tout, ils sont plutôt à éviter. D'autres n'ont presque rien<br /> mais trouvent toujours une raison ou une autre de se réjouir. Tu en sais quelque chose. Finalement la bonne ou mauvaise humeur dépendrait de ce qui se passe à l'intérieur de nous ou<br /> de ce qui nous influence à l'extérieur, respectivement. Un prochain article développera cet aspect. Beaucoup de courage à toi.<br /> Charly...<br /> <br /> <br />